La Bosnie interdit un avion militaire hongrois : soupçons de soutien à Dodik
Le ministre de la Défense de Bosnie-Herzégovine a refusé le survol et l'atterrissage d'un avion militaire hongrois, soupçonnant son lien avec le soutien à Milorad Dodik.

Photo : Ross Parmly, Unsplash
Le ministre de la Défense de Bosnie-Herzégovine, Zukan Helez, a interdit à l'avion militaire hongrois de survoler l'espace aérien du pays et d'atterrir sur son territoire.
Selon lui, la décision a été prise sous la pression aussi bien interne qu’internationale.
Initialement, la Hongrie avait demandé l'autorisation d'atterrir à l'aéroport de Sarajevo, puis à Banja Luka. Cependant, Helez a remis en question l'objectif de ce vol, notamment dans le contexte de l'envoi d'une unité spéciale hongroise en République serbe de Bosnie.
Le ministre a exprimé sa conviction que la présence de militaires hongrois pourrait être liée au soutien au leader de la République serbe de Bosnie, Milorad Dodik, qui cherche à saper l’unité de la Bosnie-Herzégovine.
"Je ne pouvais pas permettre qu'un avion militaire d'un pays qui soutient ouvertement Dodik atterrisse sur le territoire de la Bosnie-Herzégovine", a déclaré Helez.
Il a souligné que Budapest apporte un soutien politique et économique clair à Dodik et que la présence de militaires hongrois ne fait qu'accentuer les inquiétudes quant à une possible ingérence dans les affaires intérieures du pays.
La décision de Helez a provoqué un tollé. Le ministre a reconnu avoir subi des pressions de la part de partenaires internationaux ainsi que de cercles politiques internes.
Néanmoins, il reste ferme dans sa décision. "Pour moi, rien n'est plus important que l'intégrité de la Bosnie-Herzégovine. Toute pression ne fait que confirmer que ma décision était la bonne", a-t-il souligné.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán continue de soutenir publiquement Dodik, tandis que Belgrade défend également activement sa position.
Rappelons que le leader des Serbes de Bosnie, Milorad Dodik, a été condamné à un an de prison et interdit d'exercer toute activité politique pendant six ans pour avoir désobéi à un ordre du fonctionnaire international Christian Schmidt.
Dodik a ignoré le procès et menace de prendre des mesures radicales, y compris une éventuelle séparation de la République serbe de Bosnie.
Ses partisans manifestent, affirmant que Schmidt n'a pas l'autorité nécessaire, son nomination n'ayant pas été approuvée par le Conseil de sécurité de l'ONU.