19.02.2025 France
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Guerre commerciale : les États-Unis imposent des droits de douane contre le Canada, Ottawa répond par des mesures strictes

À partir du 4 février 2025, les États-Unis introduisent de nouveaux tarifs sur les produits canadiens, accusant Ottawa de ne pas lutter suffisamment contre le trafic de drogue. Le Canada a déjà annoncé des mesures de rétorsion.

Olga Demidenko
Billets de banque
Billets de banque, photo d’illustration
Photo : pixabay.com

Le président américain Donald Trump a signé un décret imposant des droits de douane de 25 % sur les marchandises canadiennes à partir du 4 février 2025, a annoncé la Maison-Blanche.

Cette décision s'inscrit dans le cadre du régime élargi d'état d'urgence lié à la propagation du fentanyl et d'autres substances interdites.

Selon Trump, le Canada ne prend pas suffisamment de mesures pour endiguer le trafic de drogue, ce qui entraîne une augmentation du taux de mortalité aux États-Unis.

Le document indique que des groupes criminels, y compris des cartels mexicains ayant établi des laboratoires au Canada, traversent la frontière nord des États-Unis pour y introduire des substances interdites.

Trump a également averti qu'en cas de mesures économiques de rétorsion de la part d’Ottawa, les États-Unis pourraient élargir la liste des produits soumis aux droits de douane. Selon lui, la seule manière de lever ces taxes serait une coopération active du Canada dans la lutte contre le trafic de drogue.

Cette décision a déjà suscité des inquiétudes parmi les autorités et les entreprises canadiennes. Les experts préviennent que ces nouveaux tarifs pourraient nuire au commerce bilatéral, dont le volume dépasse 700 milliards de dollars par an.

De son côté, le ministre des Finances et des Relations intergouvernementales du Canada, Dominic LeBlanc, a annoncé l’introduction de tarifs de rétorsion sur les importations en provenance des États-Unis. L'information a été publiée sur le site officiel du gouvernement canadien.

À compter du 4 février 2025, la première phase entrera en vigueur, couvrant des marchandises d'une valeur de 30 milliards de dollars. Les droits de douane concerneront les boissons, les cosmétiques, les produits en papier et d'autres biens.

Cette décision répond à l'imposition unilatérale par les États-Unis de tarifs jugés injustifiés sur les produits canadiens. Les autorités canadiennes ont souligné qu'elles ne comptaient pas rester passives face aux actions de Washington et qu'elles étaient prêtes à défendre leurs intérêts économiques.

La deuxième phase prévoit des droits de douane supplémentaires sur des produits américains pour une valeur de 125 milliards de dollars. La liste comprend des automobiles, de l'acier, de l'aluminium, des produits carnés et laitiers ainsi que des équipements aéronautiques.

Avant son adoption définitive, cette liste sera soumise à une consultation publique d’une durée de 21 jours.

Les restrictions ne s'appliqueront pas aux marchandises en transit au moment de l’entrée en vigueur des nouvelles règles. Cette décision restera en vigueur jusqu'à la levée des droits de douane américains. La liste complète des produits concernés est publiée sur le site de l'Agence des services frontaliers du Canada.

Le gouvernement canadien a également mis en place un mécanisme de compensation pour les entreprises afin de réduire la pression sur les sociétés locales.

Les autorités n'excluent pas l’adoption de mesures supplémentaires si les États-Unis poursuivent leur pression économique. Le Canada reste ouvert aux négociations mais est fermement déterminé à protéger ses intérêts économiques.

Il a été précédemment rapporté que le Canada investit 1,3 milliard de dollars dans le renforcement de la sécurité à la frontière avec les États-Unis, en mettant en place des drones, de nouvelles technologies et des mesures contre l'immigration clandestine.

Il a également été révélé qu’après la déclaration de Donald Trump selon laquelle le Canada devrait devenir le 51ᵉ État des États-Unis, le pays a renforcé ses mesures de sécurité à la frontière, malgré les affirmations de Trump sur les avantages économiques potentiels.